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Le permis probatoire est la première étape dans la vie d'un conducteur. Cette période spécifique concerne non seulement les nouveaux conducteurs, mais aussi ceux qui récupèrent leur permis après une invalidation ou une annulation de permis.
À l'obtention du permis de conduire, tout nouveau conducteur reçoit un permis probatoire doté de 6 points au lieu des 12 points attribués aux conducteurs expérimentés. Cette réduction du capital points initial s'inscrit dans une démarche de sécurité routière, les 18-25 ans représentant 25% des victimes d'accidents de la route.
Le permis probatoire concerne plusieurs catégories de conducteurs :
Cette limitation de points vise à responsabiliser les jeunes conducteurs ou les reprenants pendant leur période d'apprentissage sur route, phase particulièrement critique où près d'un quart des accidents impliquent un conducteur novice ayant moins de deux ans de permis.
L'acquisition progressive des points suit un mécanisme précis qui varie selon le type de formation suivi. Pour une formation traditionnelle, la période probatoire s'étend sur trois ans, avec une majoration de 2 points par année sans infraction. Le conducteur passe ainsi de 6 points la première année à 8 points la deuxième, puis 10 points la troisième pour atteindre le capital maximum de 12 points.
La conduite accompagnée bénéficie d'un régime préférentiel. La période probatoire se limite à deux ans avec une augmentation de 3 points par an. Les conducteurs formés en AAC obtiennent donc 9 points à la fin de la première année et atteignent les 12 points dès la fin de la deuxième année.
Depuis 2019, la formation post-permis permet de raccourcir davantage cette période. Réalisée entre le 6ème et le 12ème mois suivant l'obtention du permis, cette formation d'une journée réduit la période probatoire de :
Cette évolution favorable s'interrompt dès la première infraction entraînant une perte de points. Le capital reste alors gelé jusqu'à la fin de la période probatoire, même si le conducteur récupère automatiquement ses points perdus. Par exemple, un conducteur ayant 8 points et perdant 1 point récupérera ce point au bout de 6 mois, mais son capital restera bloqué à 8 points sur 12 jusqu'à la fin de sa période probatoire.
Cette réglementation incite les jeunes conducteurs à adopter une conduite exemplaire dès les premiers mois, période où l'acquisition d'expérience et de réflexes sécuritaires reste fondamentale.
Pendant la période probatoire, le barème d'infractions reste identique à celui des conducteurs expérimentés, mais les conséquences deviennent lourdes à cause du capital réduit. Une seule infraction grave peut compromettre définitivement la validité du permis dès la première année.
Les infractions légères représentent souvent les premières erreurs commises par les conducteurs. La perte d'un point concerne principalement :
Ces infractions entraînent une récupération automatique après 6 mois sans nouvelle infraction. Par exemple, un conducteur ayant 6 points et perdant 1 point retrouvera ses 6 points au bout de 6 mois, mais son capital restera gelé à ce niveau jusqu'à la fin de sa période probatoire.
Les infractions à 2 points regroupent :
Pour récupérer 2 points perdus, le délai passe à 2 ou 3 ans sans infraction. Un stage volontaire devient alors particulièrement recommandé pour préserver le capital restant et éviter une invalidation future.
Les infractions moyennes déclenchent systématiquement un stage obligatoire. La perte de 3 points concerne :
Les infractions à 4 points impliquent notamment :
Les infractions les plus graves à 6 points regroupent :
L'invalidation du permis survient automatiquement lorsque le solde atteint zéro point. Pendant la première année, une seule infraction à 6 points provoque l'invalidation immédiate. Le conducteur reçoit alors la lettre 48SI et dispose de 10 jours pour restituer son permis à la préfecture.
Cette invalidation entraîne une interdiction de conduire de 6 mois pour une première invalidation ou 1 an en cas de récidive dans les 5 ans. L'interdiction s'applique à toutes les catégories de permis détenues. Conduire malgré l'invalidation constitue un délit passible de 2 ans d'emprisonnement et 4 500 euros d'amende.
Après la période d'interdiction, le conducteur doit :
La récupération de points pendant la période probatoire suit des règles spécifiques qui diffèrent du permis définitif. Deux possibilités s'ouvrent aux jeunes conducteurs : la récupération automatique ou les stages de sensibilisation.
Les conducteurs en permis probatoire peuvent suivre un stage volontaire de récupération de points sous certaines conditions strictes. Cette possibilité reste ouverte uniquement lorsque le jeune conducteur a perdu 1 ou 2 points. Dès qu'une infraction entraîne la perte de 3 points ou plus, le stage devient obligatoire et exclut toute démarche volontaire.
Le stage volontaire permet de récupérer jusqu'à 4 points dans la limite du capital maximum autorisé pendant la période probatoire. Par exemple, un conducteur de première année disposant de 6 points et en ayant perdu 2 peut récupérer ces 2 points par un stage, mais ne peut pas dépasser son plafond de 6 points.
Cette formation dure 2 jours consécutifs et coûte environ 200 euros. Elle peut être effectuée une seule fois par an, le délai étant calculé à partir de la date du précédent stage. Les points récupérés prennent effet dès le lendemain de la fin du stage.
Le principal avantage du stage volontaire réside dans sa capacité à préserver le capital points et éviter une invalidation future. Cependant, même après récupération, le capital reste gelé au niveau atteint avant l'infraction jusqu'à la fin de la période probatoire.
La récupération automatique fonctionne selon des délais précis établis par le Code de la route. Pour les permis probatoires, le système de récupération suit les mêmes règles que les permis définitifs, à l'exception du délai de 2 ans qui ne s'applique pas.
Les infractions à 1 point bénéficient d'un délai de récupération de 6 mois sans nouvelle infraction. Cette règle concerne principalement les excès de vitesse inférieurs à 20 km/h et certaines infractions mineures. Le délai commence à courir à partir de la date de paiement de l'amende forfaitaire.
Pour les infractions plus graves entraînant la perte de 2 points ou plus, plusieurs délais s'appliquent :
Ces délais supposent l'absence totale de nouvelle infraction pendant la période considérée. En cas de nouvelle infraction, le délai de récupération passe automatiquement à 10 ans pour les contraventions de classe 1 à 4.
La récupération automatique présente l'avantage d'être gratuite mais nécessite une conduite exemplaire sur des périodes prolongées. Elle reste particulièrement adaptée aux conducteurs ayant commis une seule infraction mineure et souhaitant éviter les frais d'un stage.
Attention toutefois : même en cas de récupération automatique des points perdus, le capital maximum reste gelé au niveau atteint avant l'infraction jusqu'à la fin de la période probatoire. Cette règle empêche l'évolution normale du capital pendant toute la durée probatoire dès la première infraction.
Après une invalidation de permis probatoire, les tests psychotechniques sont obligatoires pour récupérer le droit de conduire. Cette procédure permet de vérifier l'aptitude du conducteur à reprendre le volant en toute sécurité après avoir perdu la totalité de ses points.
L'obligation légale s'applique dès que l'invalidation, l'annulation ou la suspension dure au moins 6 mois. Pour un permis probatoire invalidé, cette condition est systématiquement remplie puisque l'interdiction de conduire s'étend sur 6 mois minimum. Les conducteurs n'ont donc aucune possibilité d'échapper à cette procédure d'évaluation psychologique.
Les démarches administratives doivent débuter au plus tard 6 mois après l'invalidation. Passé ce délai, le conducteur devra obligatoirement repasser les épreuves théoriques et pratiques du permis intégralement. Cette contrainte temporelle pousse la plupart des conducteurs à entamer leurs démarches rapidement après réception de la lettre 48SI.
Le processus d'évaluation comprend deux phases distinctes. La première consiste en un entretien individuel avec un psychologue agréé, permettant d'analyser les circonstances de l'invalidation et d'évaluer la prise de conscience du conducteur. Cette discussion porte notamment sur les raisons ayant conduit à la perte de points et les mesures prises pour éviter la récidive.
La seconde phase regroupe les épreuves psychotechniques proprement dites. Ces tests informatisés durent environ 30 à 40 minutes et mesurent différentes capacités cognitives :
Vous pouvez vous entraîner aux tests psychotechniques du permis directement sur notre site.
Ces évaluations ne nécessitent aucune préparation particulière mais demandent d'être en forme physique et mentale le jour de l'examen. Les résultats sont communiqués immédiatement par le psychologue et remis en main propre sous forme de rapport écrit.
Le coût des tests varie entre 80 et 120 euros selon les centres et les régions. Ces frais restent entièrement à la charge du conducteur et ne bénéficient d'aucun remboursement par la Sécurité sociale. Les tests peuvent être effectués dans n'importe quel centre agréé sur le territoire français, même en dehors du département de résidence.
Une fois les tests psychotechniques validés, le conducteur doit passer une visite médicale auprès d'un médecin agréé ou d'une commission médicale. Cette consultation coûte 36 euros et permet au médecin de prescrire d'éventuels examens complémentaires selon le profil du conducteur. Le médecin rend ensuite un avis médical favorable ou défavorable conditionnant la restitution du permis.
En cas d'avis favorable, le conducteur récupère un nouveau permis probatoire à 6 points et recommence intégralement sa période probatoire. Cette remise à zéro totale signifie qu'il devra respecter toutes les obligations des jeunes conducteurs pendant 2 ou 3 ans supplémentaires selon sa formation initiale. Une nouvelle invalidation dans les 5 ans entraînerait une interdiction de conduire d'un an au lieu de 6 mois.
Perrier Elise
Directrice Générale
Directrice Générale d'AAC Groupe, spécialisée dans l'audit des aptitudes et du comportement. Je dirige une équipe dédiée aux tests psychotechniques, bilans neuropsychologiques et évaluations pour les conducteurs, collectivités et entreprises à travers la France.
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